Bretons : L’été qui se profile s’annonce très particulier…
Philippe Gloaguen : Le secteur touristique a perdu trois mois, et c’est irrécupérable désormais. Les professionnels vont devoir s’en accommoder et espérer un rapide retour à la normale. De mon point de vue, le confinement a peut-être été excessif mais il a été lié à l’absence de tests qui auraient permis de mettre en quarantaine seulement les personnes malades et fragiles. L’économie est à la renverse, pour longtemps. Mais il faut relativiser : mon père a bien connu la guerre, ce qu’on vit est insignifiant à côté de ce qu’a vécu sa génération.
La Bretagne, un des territoires les plus touristiques de France, peut-elle particulièrement souffrir de la situation actuelle ?
J’aurais plutôt tendance à penser que le tourisme breton a une belle carte à jouer. Durant cet été 2020 où il est recommandé aux Français de ne pas partir trop loin, certains vacanciers du coin, qui n’ont pas forcément cette habitude, peuvent saisir l’occasion pour rester dans leur secteur et découvrir ou redécouvrir leur région. Cela peut compenser les pertes liées à la baisse des visiteurs étrangers, d’autant que la Bretagne n’est pas forcément leur destination la plus prisée en France. Et d’après les chiffres de Brittany Ferries, les Britanniques semblent faire leur retour après une baisse de fréquentation liée au Brexit ces dernières années.
Que représente la région sur la carte de France des vacanciers ?
Sa richesse touristique est exceptionnelle. La preuve : elle est la seule région française à disposer de deux Guides du routard, l’un traitant de la Bretagne nord, et l’autre, de la Bretagne sud. Une Bretagne sud qui englobe la Loire-Atlantique, je tiens à le préciser ! C’est d’ailleurs l’une des autres particularités du secteur : la Loire-Atlantique est le seul département à apparaître dans deux Guides du routard différents puisqu’il figure également dans celui consacré aux Pays de la Loire, afin de contenter tout le monde.
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Retrouvez la suite de cet entretien dans le magazine Bretons n°166 de juillet 2020