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Régis Le Sommier, “La Bretagne a été domestiquée par la France”

Dans Ces Bretons qui ont fait la France, le directeur adjoint de Paris Match retrace l’itinéraire de seize Bretons qui, d’une manière ou d’une autre, ont marqué l’histoire du pays. De Du Guesclin à François Pinault, il raconte ainsi les relations tumultueuses faites d’opposition et de fidélité qui lient la Bretagne à la France...

BRETONS: Comment avez-vous sélectionné ces seize Bretons ?

RÉGIS LE SOMMIER: J’aurais pu mettre Michel-Édouard Leclerc, Vincent Bolloré ou beaucoup d’autres, des Bretons qui ont fait la France puisqu’ils ont contribué à marquer l’aventure nationale, tout en ayant des traits bretons marqués.
J’ai préféré évoquer des Bretons qui m’ont touché personnellement, qui me parlaient dans le sens où ils ont marqué ma vie. J’ai aussi privilégié des gens qui venaient de rien. C’est caractéristique d’un certain esprit : des Bretons qui forcent le destin, qui viennent de petite extraction et qui parviennent à avoir un destin incroyable. Le plus extraordinaire me semble être celui de François Pinault, qui sort littéralement de la ferme pour devenir un prince du luxe. Un autre itinéraire comme celui-là, en France, je ne pense pas que ça existe. Il y en a aux États-Unis, mais Pinault est une exception en France et elle est bretonne.

Même si vous évoquez certaines figures anciennes, vous vous amusez à faire des liens avec le présent. Avec Isaac Le Chapelier, vous interpellez Jean-Luc Mélenchon…

Je trouve qu’il y a une survivance dans la politique parisienne, celle de taper sur les Bretons de façon un peu facile et sans frais. Je pourrais aussi parler de Nicolas Sarkozy, qui avait dit qu’il ne voulait pas aller au Cross Corsen regarder une carte avec des cons… Il y a toujours cette idée – mais c’est une survivance, ça a beaucoup changé – que le Breton représente quelque chose de pas très évolué, d’arriéré.
Si j’ai voulu prendre Le Chapelier, c’est parce qu’il incarne la modernité révolutionnaire absolue, il porte des idées très progressistes alors que les Bretons sont plutôt associés aux curés, à une certaine féodalité. Cher Jean-Luc, ton club des Jacobins a d’abord été créé par des Bretons, qui étaient parmi les plus progressistes !

(…)

Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le magazine Bretons n°143 de juin 2018.

 

 

 

 

 

 

 

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