Bretons : Notamment du fait de sa périodicité – tous les quatre ans –, la Route du Rhum fait-elle office de Coupe du monde de la course au large en solitaire ?
Thomas coville : La périodicité confère une importance, mais il s’agit aussi d’une course qui a toujours constitué un rendez-vous technique : les innovations, les validations, ont lieu lors de cette épreuve. C’est lors d’une Route du Rhum que l’on a assisté pour la première fois à la victoire d’un multicoque, Olympus Photo, de Mike Birch, en 1978. Cela avait défrayé la chronique. La Route du Rhum, et au-delà, notre sport tout entier, est un vrai révélateur de notre époque, en termes d’évolutions techniques et humaines.
À quoi pouvez-vous jauger le supplément d’intérêt provoqué par “le Rhum” ?
L’intérêt ne cesse de grandir. Cette course passe d’une génération à une autre, car il s’agit vraiment d’une course très sociétale depuis sa première édition en 1978 : on ne parle même plus d’évolutions mais de révolution. Le bateau de Mike Birch, vainqueur il y a quarante ans, rentre dans ce carré (dit-il en désignant l’un des trampolines de Sodebo, ndlr). Quant à son mât, il n’arrivait même pas à la hauteur de ce premier hauban (dit-il en désignant son propre mât, ndlr). C’est donc très facile de se rendre compte de ce qui a changé. Cette course est comme les enfants qu’on ne voit pas grandir au jour le jour : lorsque vous feuilletez les albums tous les quatre ans, vous prenez conscience des étapes franchies.
(…) Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le magazine Bretons n°147 de novembre 2018